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CETACES ET PHOQUES DES CÔTES DE FRANCE

15.00 

Raymond DUGUY
Conservateur du Muséum d’Histoire naturelle de La Rochelle
&
Daniel ROBINEAU
Maïtre-Assistant au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris

Supplément, juin 1973

Rupture de stock

UGS : 14 Catégorie :

Description

Introduction :

Les mammifères marins fréquentant les côtes de France appartiennent, du point de vue de la classification, à deux groupes bien distincts : ce sont soit des Pinnipèdes (Phoques), soit des cétacés (Baleines, Cachalots, Dauphins, etc…).

Les Pinnipèdes qui comprennent en dehors des Phoques, les Otaries et les Morses, sont beaucoup moins modifiés dans le milieu aquatique que les Cétacés. Leur vie est d’ailleurs amphibie : ils peuvent venir à terre pour se reposer et c’est là qu’ils se reproduisent.

Le corps, grossièrement fusiforme, a conservé son revêtement pileux qui forme un pelage le plus souvent à poil ras. Le cou est distinct et permet une mobilité appréciable de la tête. Celle-ci, fréquemment globuleuse, présente encore des pavillons auditifs chez les Otaries. Les yeux sont orientés vers le haut et vers l’avant tandis que les narines forment deux fentes à l’extrémité du museau. De grands poils tactiles (vibrisses) parsèment la lèvre supérieure ; la bouche, largement fendue, est munie de dents de trois sortes : incisives simples, fortes canines, dents jugales à une seule ou à plusieurs pointes alignées. Les quatre membres persistent, transformés en nageoires grâce a une palmure reliant entre eux les doigts et les orteils, qui se sont beaucoup allongés. Les membres postérieurs occupent une position très reculée, ils sont venus se placer à l’extrémité postérieure du corps, de part et d’autre de la courte queue. Chez les phoques, ils ne servent plus qu’à la nage, mais ils peuvent se replier vers l’avant chez les Otaries et contribuer à la locomotion terrestre de ces animaux.

Les Cétacés mènent une existence purement aquatique et leur adaptation morphologique au milieu est si poussée qu’ils en viennent à ressembler superficiellement aux Poissons. Cette ressemblance tient au fait que le corps comme celui de ces derniers, a été modelé de façon à offrir le moins de résistance possible lors des déplacements dans l’eau et a acquis des dispositifs propulseurs ou stabilisateurs analogues. ce sont pourtant bien des Mammifères, c’est-à-dire des êtres à sang chaud respirant de l’air grâce à des poumons et dont le petit, à sa naissance, ne peut subsister que grâce au lait maternel secrété par des glandes mammaires.

La forme du corps, en fuseau parfait, a été obtenu par l’effilement de ses deux extrémités, le raccourcissement et l’effacement du coup ainsi que la disparition des limites entre le tronc et la queue. Une épaisse couche de l’art assure la régularité de la surface et toute partie saillante, susceptible de gêner la progression, a disparu : il n’y a pas de pavillon auditif ; chez le mâle les testicules sont logés à l’intérieur de la cavité abdominale, de même que le pénis ; les organes génitaux externes et les tétons des mamelles n’apparaissent pas en dehors chez la femelle. Enfin, la peau nue et parfaitement lisse, a presque totalement perdu le revêtement pileux qui caractérise les autres mammifères à l’exception toutefois dans certaines espèces, de quelques poils péribuccaux, surtout bien visible chez les nouveau-nés.

Les nageoires sont relativement peu nombreuses par rapport aux Poissons. Dans les pectorales (ou battoirs) on retrouve les mêmes éléments squelettiques que dans les membres antérieurs des autres mammifères ; on peut y distinguer un certain nombre de doigts qui, du dehors, ont perdu toute individualité, entourés comme ils le sont par une enveloppe commune de tissus fibreux et de peau. Aucune trace de membre postérieur n’apparaît par contre à l’extérieur, mais on retrouve un vestige de sa ceinture et parfois une ébauche de fémur et de tibia, dans la paroi du corps, au niveau de la région anale. Sur le dos, à peu près à mi-longueur ou à son tiers postérieur, se dresse généralement (elle manque chez les Baleines franches, les Bélougas et les Narvals) une nageoire dorsale ou aileron. De structure purement fibreuse elle joue, comme les pectorales, un rôle de stabilisateur. À l’extrémité du pédoncule caudal, très allongé, la nageoire caudale s’étale dans le plan horizontal ; ce n’est pas un simple gouvernail mais l’organe de propulsion. Comme l’aileron dorsal elle ne contient aucun squelette de soutien à l’exception, dans sa partie médiane, des dernières vertèbres de la queue.

La tête des Cétacés présente une morphologie particulière, elle aussi en rapport avec une adaptation très poussée à la vie aquatique. Le conduit respiratoire s’ouvre par un ou deux orifices, l’évent, situé, sauf chez le Cachalot, au sommet de la tête et non à l’extrémité du museau. Il est souvent précédé, chez les Dauphins et leurs alliés, par une masse plus ou moins globuleuse, le melon (formée essentiellement par la graisse et des muscles) qui simule une sorte de front. en avant du melon se trouve parfois un bec constitué par la partie antérieure des os maxillaires et prémaxillaires. Les yeux, relativement petits, se situent généralement à proximité de l’angle de la bouche et regardent latéralement. Le conduit auditif externe s’ouvre à fleur de peau par un minuscule orifice, que l’on discerne avec peine entre l’oeil et l’insertion de la nageoire pectorale.

On distingue deux grands groupes de Cétacés suivants que leur bouche et munie de dents (Odontocètes : Cachalots, Dauphins, Marsouins) ou de fanons (Mysticètes : Baleines et Baleinoptères).

Le nombre des dents est très variable, de 2 à 240, suivant les espèces d’Odontocètes, de même que leur taille. par contre, elles sont presque toujours coniques et toutes semblables entre elles. Elles manquent parfois totalement soit à la mâchoire supérieure soit à la mâchoire inférieure. Les jeunes animaux et les femelles de certaines espèces, peuvent à première vue paraître complètement édenté, leurs dents étant cachées sous la gencive ; dans ce cas il est parfois possible de les déceler au toucher. Le nombre, la situation, la forme et les dimensions des dents sont des caractères très utile pour l’identification des espèces.

Les fanons des Mysticètes sont des formations épidermiques (ils ont même origine que les poils et les ongles des autres Mammifères) en forme de lames étirées verticalement, implantées le long de la mâchoire supérieure de manière à constituer un filtre qui retient dans la bouche les petits animaux constituant la nourriture des Mysticètes. Chaque fanon, séparé de ses voisins par une distance de 6 à 7 mm, a la forme d’un triangle plus ou moins allongé, s’attachant sur la gencive par son petit côté, perpendiculairement à l’axe de la mâchoire. Son bord externe est parfaitement lisse, tandis que l’interne est muni d’une frange de gros poils qui, en s’intriquant avec ceux des fanons adjacents, constituent un crible très efficace. La taille, la forme et la couleur des fanons sont des critères qui sont utilisés pour distinguer les espèces. Les Baleinoptères possèdent des fanons courts et larges, ceux des baleines sont extrêmement longs et peuvent dépasser 3 m. Le nombre des fanons principaux, les plus externes, varie entre 250 et 400 par demi-mâchoire supérieure mais il existe généralement, médialement par rapport à ceux-ci, un grand nombre de fanons accessoires de taille beaucoup plus réduite.