Description
Préface :
Lorsque l’on effectue une revue d’ensemble des écrits – antérieurs à la dernière décennie – sur le Phoque moine, on ne peut qu’être frappé par l’extrême pauvreté des données scientifiques qu’ils nous ont laissés. Il aurait pourtant paru logique qu’un animal, connu et figurait dès l’Antiquité grecque, continue à attirer la curiosité des naturalistes. Malheureusement, il n’en fut rien et, pour prendre l’exemple de la France, on peut constater qu’après avoir été décrite et figurée dès le XVIe siècle (Rondelet, 1555), cette espèce est maintenant disparue de notre faune sans qu’aucun travail scientifique, mis à part quelques notules, ne lui ait été consacré.
La prise de conscience du danger de disparition qui menaçait le Phoque moine, dans toute son aire de répartition, n’est apparue que très récemment grâce à la fondation, par le professeur K. Ronald, en 1973, de la League for the conservation of the Monk Seal. la publication régulière de Newslettrers allait permettre de mettre en contact les scientifiques travaillant sur ce sujet, ainsi que de collecter de nombreuses données provenant de tous ceux qui s’intéressaient à la sauvegarde de cette espèce.
C’est ainsi qu’il fut possible de réunir à Rhodes, du 2 au 5 mai 1978, la première conférence internationale sur le phoque moine. Le bilan se révéla très alarmant et le plan d’action adopté fut un véritable cri d’alarme lancé à tous les gouvernements concernés.
Au cours des années suivantes, on ne put malheureusement percevoir aucune amélioration et les données recueillies dans les régions où survivait encore le Phoque moine se révélaient alarmantes. C’est ce qui nous a amené à organiser une seconde conférence réunissant au musée océanographique de la Rochelle, les 5 et 6 octobre 1984, les scientifiques qui avaient encore le privilège de pouvoir travailler sur cette espèce pour faire une mise au point de la situation. Le plan d’action adopté est maintenant l’ultime chance de survie du Phoque moine. Nous espérons sincèrement que cet animal historique, contemporain de la naissance de la civilisation grecque, ne disparaisse pas par la faute des civilisations qui lui ont succédé.
Pour terminer, nous tenons à remercier tous nos collègues qui ont participé à cette réunion, soit par leur présence, soit par l’envoi de documents. Nos remerciements vont également aux organismes qui nous ont apporté leur soutien financier pour la publication de ce rapport : la Fondation Van Tienhoven, UNEP, UICN, University of Guelph, World Wildlife Fund (Canada), et la ville de la Rochelle.
Dr Raymond DUGUY