La Moulinette, fleuve de 7 à 8 km, prend sa source au parc de Périgny, serpente le marais. Maintenant séparée du lac de Villeneuve-les Salines, l’eau douce du marais est ceinturée par un canal où l’eau est saumâtre (salinité : 9 g /litre). Des ouvrages hydrauliques connectant le marais à l’océan, des écluses permettent de réguler le niveau de l’eau du marais constitué de canaux et de bassins ouverts. Le sous-sol est le résultat d’une sédimentation argileuse de 11 à 14m, le marais est entouré d’un plateau calcaire.

Hans, l’un des participants, nous rappelle la diversité du phytoplancton différente entre le milieu marin, en eau saumâtre-diversité moindre- et l’eau douce.

Le paysage présente une partie boisée, des prairies, des buttes : vestiges du marais salant (cessation d’activité autour de 1914).

La déambulation commence par la partie arborée, Nicolas Blanpain présente les espèces végétales, explications, anecdotes se succèdent.

Dans un sous-bois riche en observation, citons :

• Arum italicum (Araceae) ou gouet d’Italie, le kidnappeur de moucherons, ces derniers assurant une fécondation croisée,
• Galium (Rubiaceae),
• Geranium robertianum (Geraniaceae) Herbe à Robert,
• Ranunculus bulbosus (Ranunculaceae),
• Urtica sp (Urticaceae),
• Smyrnium olusatrum (Apiacées) le maceron ou céleri sauvage se mange comme légume ou ses fruits utilisés comme du poivre.

Sans oublier la larve de cicadèle dans son mucus mousseux (le crachat du coucou) Philaenus spumarius (Aphrophoridae) et autres insectes ou araignées.

Sur les buttes : présence de Prunus (Rosaceae) prunellier, de divers séneçons dont le Baccharis halimifolia  (Asteraceae) qui s’installe, sa présence est régulée.

La promenade est accompagnée de chants d’oiseaux : rossignol, fauvette,  coucou, près des bassins, les coassements des grenouilles vertes Pelophylax lessonae (Ranidae) ajoutent au concert. Les batraciens sont bien représentés dans la biodiversité animale : Pelodyte punctatus (Pelobytae), Triturus marmoratus (Salamandridae), Lissotriton helacticus (Salamandridae), Bufo spinosus (Bufonidae). Des mammifères sont présents dans le marais : le renard Vulpes vulpes (Canidae), le putois Mustela putorius (Mustelidae), la loutre Lutra lutra (Mustelidae).

Autant d’animaux que nous ne verrons pas, seule la cisticole des joncs avec son vol en escalier fera un passage Cisticola juncidis (Cisticolidae).

En bordure du chemin, observons les arbustes comme  Rhamnus alaternus (Rhamnaceae) le nerprun alaterne,  le tamaris Tamarix (Tamaricaceae) ou le millepertuis Hypericum perforatum (Hypericaceae), divers Apiacées et Poacées, une orchidée, du lin…des vesces (Fabaceae), des chardons Scirsium vulgare (Asteraceae) qui sont arrachés, des géraniums, espèces variées, aux fruits en forme de bec d’oiseaux.

Les bassins ouverts sont riches en scirpe maritime Bolboschoenus maritimus (Cyperaceae), plante qui s’adapte à la présence du sel, en Ranunculus aquatilis (Ranunculaceae) la renoncule aquatique en fleur. À la surface des canaux, le cheminement des animaux laissent une trace dans  la végétation, Myocastor coypus (Echimyidae) ou ragondin. Des bassins abritant de nombreux oiseaux, nous permettent d’observer des canards colvert Anas platyrhynchos (Anatidae), des poules d’eau Gallinula chloropus (Rallidae), un héron cendré Ardea cinerea (Ardeidae), sans oublier Himantopus himantopus (Recurvirostridae) les échasses blanches qui nous offrent leur parade nuptiale avec un accouplement !

Tous nos chaleureux remerciements à Nicolas Blanpain pour une visite « exceptionnelle», nous permettant d’apprécier la richesse de la biodiversité d’un marais, de plus de 80 hectares, entouré par la ville.

Texte Martine Gachignard

Photographies ©Alain Millot