Six pastels de J.J. Audubon à l’étude
Jean-François Heil, archiviste de la Société des sciences naturelles
Le mystère de 131 dessins d’Audubon conservés au Muséum d’histoire naturelle
de La Rochelle va-t-il être éclairci ? Ce fonds prestigieux excite la curiosité des
meilleurs spécialistes de l’œuvre de Jean Jacques Audubon (Les Cayes 1785 – New-York 1851).
- Comment ces dessins réalisés à Philadelphie (États-Unis) et à Couëron (près de
Nantes) de 1804 à 1806 sont-ils entrés en possession de la Société des sciences
naturelles de la Charente-Maritime ? - Pourquoi leur présence a-t-elle été ignorée jusqu’à 1998 ?
- Le déficit de qualité stylistique de certaines œuvres remet-elle en cause leur
attribution à J.J. Audubon ? - Les dessins non signés sont-ils vraiment de la main d’Audubon ?
Si les deux premières questions relèvent du travail de l’archiviste et de l’historien, les suivantes peuvent s’éclairer par les résultats d’analyses chimiques et physiques des supports et pigments et par l’étude des techniques graphiques utilisées par l’auteur des dessins.
A l’initiative de la directrice du Muséum, Élise Patole-Édoumba, six dessins synthétisant ces problématiques ont donc été sélectionnés et confiés pour étude au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF).
Il faut remercier ici l’équipe scientifique de ce service d’avoir engagé ces investigations malgré leur lourde charge de travail. Plusieurs techniques d’analyse sont utilisées, dans le respect total de l’intégrité des œuvres. Photographie en lumière naturelle, infra-rouge,
ultra-violette, rasante, spectrométrie de fluorescence X, diffraction X ont fourni les
données qui caractérisent les six dessins et leur support. Il reste maintenant, outre
quelques mesures complémentaires, à interpréter ces résultats. Ils permettront,
espérons-le, de confirmer la parenté des matériaux utilisés dans les différents dessins,
de vérifier leur compatibilité avec l’époque supposée de la création des œuvres et de
préciser la technique graphique de J.J. Audubon.
Rendez-vous est pris pour l’exposé de ces résultats dans la grande exposition
prévue au Muséum d’histoire naturelle de La Rochelle de fin décembre 2017 à mars
2018.